Le Club de réflexion et d’actions citoyennes (Crac) mobilise les jeunes sénégalais autour de l’opération baptisée « plage zéro déchet ». Celle-ci vise à nettoyer la plage de Bargny, une cité balnéaire située à l’ouest du Sénégal.
Le Club de réflexion et d’actions citoyennes (Crac) est de nouveau sur le front de la lutte contre la pollution à Bargny, une cité balnéaire située à 35 kilomètres de Dakar, à l’ouest du Sénégal. L’association a lancé le 15 août 2020 une opération baptisée « plage zéro déchet ». Il s’agit d’une journée de nettoyage de plages, le long du littoral à Bargny. Le Crac mobilisé à cet effet plus d’une centaine de jeunes volontaires, qui ont ramassé les déchets plastiques qui jonchent la plage. L’initiative a bénéficié du soutien d’Eiffage Sénégal, dans le cadre de sa politique de responsabilité sociétale « Ainsi, en plus du lot d’équipements que nous avons mis à leur disposition, nos agents étaient mobilisés pour participer activement à l’activité » a déclaré l’entreprise de BTP, sur sa page Facebook.
Le trafic maritime et les usagers des plages demeurent les principaux pollueurs de la côte sénégalaise. Ils y balancent des déchets de toute sorte, majoritairement constitués d’emballages plastiques. Pourtant une loi interdisant les sacs plastiques a été votée en 2015 au Sénégal.
Les industries polluantes mènent la vie dure aux populations de Bargny
« Plage zéro déchet » est la deuxième action environnementale lancée à Bargny par le Crac. L’association crée le 12 mai 2019 afin de constituer une force de proposition et de contribution au développement du Sénégal, avait mené du 28 au 29 décembre 2019 les activités de l’opération « Clean Up Bargny ». Une action citoyenne consistant à mettre la propreté dans cette localité d’environ 70 000 habitants, car Bargny est perçue comme étant l’une des localités les plus polluées du Sénégal.
Effet, outre la pollution du littoral par les déchets plastiques, Bargny est confrontée à de nombreuses autres atteintes à l’environnement. L’aire de la ville est polluée par les émanations gazeuses de deux industries polluantes. D’un côté il y a les poussières toxiques de la plus grande cimenterie d’Afrique de l’Ouest, Sococim. Le calcaire y est extrait de la carrière à coups d’explosifs, et 250 000 tonnes de charbon y sont utilisées chaque année pour cuire le ciment. De l’autre côté, on a une centrale électrique qui brûle 350 000 tonnes de charbon par an et pompe 1 500 m3 d’eau de mer par heure pour les circuits de refroidissement des condensateurs.
Boris Ngounou